Jonathan Monk
Né en 1969 à Leicester (Royaume-Uni), Jonathan Monk vit et travaille à Berlin.

Il a été diplômé en 1991 à The Slade School of Art de Glasgow (Ecosse).
Il est représenté par les galeries Nicolai Wallner (Copenhague), Meyer Riegger (Karlsruhe), Lisson (Londres), Casey Kaplan (New York), Yvon Lambert (Paris) et Dvir Gallery (Tel Aviv).

Démarche Artistique
La pratique de Jonathan Monk ne se caractérise ni par un style pré établi ni par un médium en particulier. Installation, photographie, film, performance – chaque nouvelle idée se traduit par une œuvre de format différent. Avec des artistes comme Ryan Gander ou Mario Garcia Torres, Jonathan Monk appartient à l’Art Post Conceptuel : à la suite de démarches comme celles de Lawrence Weiner ou de Joseph Kosuth, une nouvelle génération s’est appropriée les méthodes analytiques de l’Art Conceptuel « historique » des années 1960-70 pour explorer des questions théoriques comme les liens entre image, dialectique, langage… en les mâtinant de préoccupations davantage individuelles et auto biographiques, voire triviales. Jonathan Monk déjoue ainsi les composantes habituelles de l’œuvre, les paramètres de l’exposition et les attentes du spectateur. Qu’il se poste à la sortie d’un aéroport, un panneau à la main, guettant l’arrivée improbable d’une célébrité disparue (Waiting for Famous People (Marcel Duchamp),1997), qu’il crée pour le centre d’art des enseignes en néon à l’effigie des galeries d’art commercialisant ses œuvres, s’allumant uniquement en fonction des horaires d’ouverture (Gallery Opening Hours, 2005), ou qu’il propose à Paris deux expositions en miroir, dans les ailes jumelles du Palais de Tokyo (Time Between Spaces, 2008), Jonathan Monk interroge avec ironie les notions de contexte, de filiation et d’intention artistique.

Crackers, 2013
Vidéo
Montage vidéo couleurs, muet
Édition unique
Œuvre acquise en 2013

Il y a quelques années, Jonathan Monk a entrepris de collectionner le livre Crackers d’Ed Ruscha (1969), recueil de photographies noir et blanc illustrant une courte nouvelle et d’inspiration cinématographique. Peintre californien (né en 1937) et figure tutélaire de l’art contemporain, Ed Ruscha a conçu une série de livres d’artiste dans les années 1960-1970, marquant l’émergence d’une approche conceptuelle de la photographie et un nouvel usage de l’édition comme support artistique. Devenus rares, ces ouvrages sont aujourd’hui activement recherchés par les amateurs et, bien que multiples, ont acquis une forte valeur sur le marché de l’art. En rassemblant obstinément différents exemplaires du même livre, provenant de multiples lieux de par le monde, Jonathan Monk livre une sorte d’autoportrait de l’artiste en collectionneur. La vidéo témoigne de la relation personnelle entretenue par Jonathan Monk avec les avant-gardes de l’art contemporain. En se tournant vers un même objet, il érige la démarche du collectionneur en démarche artistique. Editant la vidéo Crackers en exemplaire unique, il lui confère une valeur de rareté, tandis que la succession des couvertures du livre devant la caméra contredit l’unicité du sujet en révélant, d’une copie du livre à l’autre, les états d’usure variables, des imperfections et différences, etc. A noter qu’en 2011, le peintre new-yorkais Dan Colen a également rendu hommage au Crackers d’Ed Rusha avec son livre d’artiste Peanuts.