Manchon en silicone, fil de fer, chaudière, tuyaux en acier inoxydable, radiateur en fonte, tuyaux en acier inoxydable, mécanismes, dimensions variables
Œuvre acquise en 2017
Né à Genève (Suisse) en 1987, Bastien Gachet vit et travaille à Genève.
La pratique de Bastien Gachet repose sur des principes de durée et de transformation qui visent à créer une relation directe et intime entre le spectateur et l’œuvre. En prise avec les mécanismes du regard, elle se polarise sur deux axes principaux : une pratique sculpturale destinée d’une part à l’espace du “white cube” qui prend appui sur ses codes et ses usages ; d’autre part à l’espace du quotidien pour se fondre dans l’espace domestique. Tout en fournissant des propositions formelles adaptées à ces différentes conditions phénoménologiques, l’approche s’y veut identique.
Keep On Dancing Francis, Keep On Dancing Elisabeth et Keep On Dancing Daniel sont les trois dispositifs constitutifs d’une même installation qui met en scène des éléments familiers de la sphère domestique : une prise de silicone, une chaudière avec un ballon d’eau chaude et un radiateur en fonte. Ces éléments à première vue anodins sont reliés à des mécanismes par des tuyaux en acier inoxydable qui les font bouger de manière presque imperceptibles : la chaudière bascule légèrement ; la prise semble rechercher son équilibre ; les lames du radiateur se disjoignent entre elles pour créer des effets de vagues… ; autant d’effets, à la fois comiques et inquiétants, lestés de dimensions poétiques et chorégraphiques, qu’on pourrait tout aussi bien penser consécutifs à la maladresse d’un plombier ou d’un électricien qu’extraits d’un univers cartoonesque.
Keep On Dancing Francis, Elisabeth, Daniel reprend la tradition de la sculpture mécanique, et s’inscrit plus particulièrement dans le prolongement du travail du plasticien suisse Jean Tinguely (1925-1991), qui à partir des années 1950 construit une série de machines-sculptures aux mouvements agressifs, bruyants et excentriques. Mais, à la différence des œuvres de son compatriote, Bastien Gachet use de la lenteur et de la discrétion de ses dispositifs pour mieux surprendre le regardeur et troubler sa perception.
Pour cette œuvre, Bastien Gachet a été sélectionné par la Kiefer Hablitzel Stiftung, Swiss art awards (CH) en 2017.