Carlos Herrera
Né en 1976 à Rosario, Argentine, Carlos Herrera vit et travaille en Argentine.
Il est diplômé des universités de Buenos Aires, Lima et Sante-Fe.
Il est représenté par la galerie Ruth Benzacar (Buenos-Aires).

Démarche artistique
Carlos Herrera s’attache à la valeur symbolique des éléments qu’il collecte et assemble pour la réalisation de ses sculptures. Des objets pauvres, du quotidien, sans qualités flagrantes, mais porteurs d’une mémoire riche de sens pour lui se retrouvent ainsi au premier plan. Leur agencement conduit à opérer un effet de focalisation, d’attention sur les composantes de l’œuvre. Ainsi Autorretrato sobre mi muerte, 2009/2011 (Autoportrait sur ma mort) comporte t’il un banal sac plastique transparent posé au sol, contenant les objets préférés de l’artiste, dont des chaussures avec deux calamars morts laissés en état de décomposition. L’œuvre reflète les sentiments de l’artiste sur la mort, sa propre mort en particulier. L’œuvre, construite à partir d’une histoire personnelle, porte des questionnements à dimension universelle. Ce type de procédés rappelle la démarche de l’artiste cubain Felix Gonzalez-Torres, actif dans les années 1990, qui, dans ses œuvres, confère une charge autobiographique à des objets réemployés comme matériaux artistiques.

Sans Titre, 2011
Série Temperatura Perfecta, sculpture
Chaussures, vêtement, balle de baseball
28 x 25 x 14 cm / Pièce unique
Œuvre acquise en 2012

Sans Titre est une sculpture réalisée à partir de matériel sportif usagé. Chaussures de football, balle et autres chaussettes sont fixées au mur et agencées en une composition colorée symétrique harmonieuse. Evocateurs de la culture sportive argentine, notamment du football, les éléments apparaissent comme un trophée. Fréquent dans la sculpture contemporaine, le réemploi d’objets pré existants ready-made est ici envisagé sur un mode singulier. En effet, à la différence d’artistes simulationnistes comme Haim Steinbach ou Jeff Koons avec ses premières sculptures, display d’objets commerciaux, les pièces utilisées ici ne sont pas neuves et portent des traces d’usure, rappelant leurs fonctions d’origine. La valorisation presque décorative qui est faite de ces objets « pauvres » suscite une sensation de paradoxe. Le procédé de l’enserrement et l’effet de tension ainsi produit contrebalancent l’énergie charnelle du sport. Néanmoins la patine, voire la saleté, symbolisant l’effort des corps, confèrent une dimension quasi fétichiste à l’œuvre.