Pour célébrer cet anniversaire, un ouvrage qui revient sur ses premières années d’activités, Lab’Bel 10 ans, a été concocté par l’équipe du Laboratoire artistique avec la complicité de différents rédacteurs, ayant pour la plupart, de près ou de loin, collaboré à ses différents projets.

Cet ouvrage de 200 pages rassemble les contributions de Laëtitia Badaut Haussmann, Gilles Baume, Cécile Béliot, Léa Bismuth, Morgane Blant-Boniou, Sylvie Boulanger, Laurent Bourdereau, Stephan Brüggemann, Henrique Manuel Bento Fialho, Antoine Fiévet, Laurent Fiévet, Béatrice Grenade, Silvia Guerra, David Horvitz, Audrey Illouz, Amélie Lavin, Haroon Mirza, Ines Moreira, Elli-Anna Peristeraki, Angeliki Poulou, François Prodromides, Karin Sander, Michael Staab, Jacques Heinrich Toussaint, Anselmo Tumpić et Séverine Waelchli. 

Lab’Bel a dix ans.
On sait qu’c’est pas tout à fait vrai. Mais Lab’Bel a dix ans. Laissez-nous rêver
De nos dix ans.
Même si ça fait onze ans
Que Lab’Bel s’est lancé.
Ça paraît bizarre mais.
Si tu m’crois pas hé.
Tu sais ce qui t’attend à la récré…

En cette période quelque peu troublée de confinement plus ou moins volontaire et de quarantaines imposées, Lab’Bel s’est retroussé les manches et a revêtu son tablier pour s’affairer en cuisine, le temps d’un retour. Son équipe a œuvré aux fourneaux pour livrer à vos papilles délicates un feuilleté aux parfums d’enfance, mêlant aux ingrédients de sa collection d’art contemporain ceux des nombreux plats mijotés pour vous ces dix dernières années aux quatre coins de l’Hexagone, et même parfois un peu plus loin, en Europe. On y retrouve pêle- mêle des œufs d’origines diverses, toutes sortes de légumes patiemment séchés sur des clous, d’innombrables artichauts récoltés sur des ponts vénitiens, des graines de choux de Bruxelles recueillies avec soin, des chewing-gums mâchés à tous les vents par des amoureux transis, des bonbons Krema agglomérés en galets saturniens, des pommes tentatrices au parfum d’amour ou de paradis perdu, de la panna cotta dansante savamment texturée, du jus d’orange fraîchement pressé digne d’étourdir les dieux de l’Olympe, des tablettes de gars en chocolat grignotées par un raton laveur et bien entendu de La Vache qui rit® en portions Collector – j’ai des prix chez le marchand – pour mieux aiguiser votre appétit.

Concocté, des billes plein les poches de leur culotte courte, les mercredis de pleine lune, par les marmitons et gastronomes impliqués dans ses projets, ce gâteau roboratif et réjouissant aux allures de coupe géologique, arborant fièrement, comme les feuillets d’une revue de presse, ses strates savoureuses et colorées, pourrait vous réserver bien des surprises et même vous inviter à réviser votre alphabet. Il témoigne des recettes décalées que le Laboratoire a suivi ces dix dernières années et de toute l’insolence et de l’impertinence qu’il a souhaité associer à ses différentes activités.

C’est avec grand plaisir que nous vous le livrons aujourd’hui, avec son glacis à la mangue ou au citron vert. Si avec ça, vous ne devenez pas, dans la cour de l’école, la reine ou le roi de la sarbacane, vous pourrez toujours emprunter le premier haricot géant venu pour partir, avec les petits hommes verts, vous cacher dans votre cabane hé.

Laurent Fiévet, Directeur de Lab’Bel 

 

Ce livre est un voyage à travers dix années d’activités itinérantes, avec la contribution de celles et ceux qui ont participé à nos projets – artistes, commissaires, directeurs d’institutions, médiateurs, et deux directeurs.

La seconde partie s’offre comme un abécédaire parfaitement affectif.

Textes et images sont mis en forme sur le modèle de magazines d’art internationaux pour mieux se glisser dans un dossier de presse imaginaire, tout en revisitant le genre. Chacun y reconnaîtra ses préférés selon sa bibliothèque personnelle.

Depuis 2010, Lab’Bel réalise des expositions, constitue une collection d’art contemporain – en dépôt dans un musée départemental –, réalise et participe à des événements dans l’espace public comme les Nuits Blanches ou pendant la Biennale de Venise. Ses projets se déploient dans le temps et dans l’espace, souvent par séries de trois – par exemple, les expositions monographiques en dialogue avec des édifices phares du modernisme, ou les expositions européennes autour de la poésie.

Lab’Bel 10 ans est aussi un carré, comme un morceau de chocolat, comme un feuilleté de mémoires, souple comme un de ces magazines de voyage. Une souplesse à l’image de ce fonds pour l’art contemporain, caractérisé depuis ses débuts par sa liberté.

Silvia Guerra, directrice artistique de Lab’Bel.