Never Eat The Same Cracker Twice

  • cneai=Magasins généraux,Pantin
    26 juin – 1er juillet  2017
  • Artistes: Natalie Czech, Ceal Floyer, Ryan Gander, Carlos Herrera, Jonathan Monk, Jorge Pedro Nuñez, Roman Ondák, Roman Signer, John Stezaker
  • Commissaires : Audrey Illouz, Sylvie Boulanger en collaboration avec Jagna Ciuchta et les étudiants du Master in Arts and Cultural Management de l’IESA International et PSB Paris School of Business.
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Neuf œuvres d’art dont les supports et matériaux varient sont présentées dans l’exposition. La plupart d’entre elles se composent d’objets détournés : objets usés ou ready-made. Les objets déplacés de leur contexte d’origine ont perdu leur fonction précédente par différents actes d’appropriation et de traduction. Ce changement introduit une relation spécifique au temps et à la durée. Si leur signification a évolué avec le temps, des références à leur fonction antérieure sont toujours cachées dans les objets eux-mêmes.
Roman Signer dans Ski de Fond (2010) attire le regard sur un objet auquel on ne prête habituellement pas attention. En l’exposant telle une peinture accrochée au mur, l’objet usuel acquiert un surcroît d’intérêt. L’artiste Carlos Herrera assemble des objets du quotidien également liés à la culture sportive et chargés de souvenirs. Dans son œuvre Untitled (2011) la réutilisation d’objets apparaît singulière. Les objets ne sont pas neufs et présentent des signes d’usure, évoquant leur fonction d’origine.
Crackers (2013) de Jonathan Monk est également une œuvre centrale dans l’exposition. L’artiste a entrepris de collectionner le livre Crackers réalisé par Ed Ruscha en 1969 et tiré à 5000 exemplaires. Il montre sa collection dans la vidéo éponyme Crackers. Il se joue de la reproductibilité et de l’unicité de l’œuvre d’art à travers une vidéo limitée à une édition unique. Les couvertures du livre se succèdent devant la caméra.
Elles contredisent cette unicité mais révèlent pourtant – comme dans le travail de Carlos Herrera – différentes formes d’usure, des imperfections et des différences. Avec le temps, les objets changent.
Cette accumulation d’objets usés est également présente dans le travail de Ryan Gander, A lamp made by the artist for his wife (Ninthattempt) (2013). L’artiste assemble des objets ainsi que des éléments fonctionnels achetés dans un magasin de bricolage. Comme en atteste leur numérotation, ces lampes sont autant de « tentatives » successives.
Dans les autres œuvres exposées, les objets recontextualisés changent également de signification. Ils peuvent avoir une seconde vie mais ils ne sont plus les mêmes. Pendant la durée de l’exposition, l’idée de mouvement est perceptible. En écho à la phrase d’Héraclite « on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve », chaque visite de l’exposition pourrait bien ne jamais être la même.
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A propos de Jagna Ciuchta :
Jagna Ciuchta (née en 1977 à Nowy Dwor Mazowiecki en Pologne, vit et travaille à Paris et ailleurs). Diplômée de l’Académie des Beaux-arts de Poznan en Pologne, elle mène aujourd’hui une recherche doctorale à Paris Sciences et Lettres University et Ecole Nationale des Beaux-Arts in Paris, sur l’Exposition et ses objets liquides. Elle a participé dans des résidences à La Fondazione Antonio Ratti, Como, Italie (2011), ResidencyUnlimited, New York (2013)ou La Galerie centre d’art contemporain à Noisy-le-Sec (2015/2016). Récemment elle a exposé à la Salle de Bains, Lyon (2015), au Frac Champagne-Ardenne (2016), à Occidental Temporary, Villejuif (2016), ou à The James Gallery, New York (2016).
A propos d’Audrey Illouz :
Audrey Illouz est critique d’art et curatrice. Elle vit à Paris. Elle est commissaire associée à la Comédie de Caen.
Diplômée d’histoire de l’art et de littérature anglaise à la Sorbonne (Paris), Audrey Illouz a travaillé pendant quatre ans (2006-2010) en tant que coordinatrice d’expositions au Centre Photographique d’Ile-de-France. Elle a été coordinatrice artistique au Musée éclaté de la Presqu’Ile de Caen (2012-2013). Elle a notamment organisé les expositions77 Experiment (Centre Photographique d’Ile-de-France, 2017), Dispositifs (Comédie de Caen, 2015), L’Apparition des Images (Fondation d’entreprise Ricard, 2013), Chambres Sourdes (Château de Rentilly, 2011), Silencio (Galeria Vermelho, Sao Paulo, 2008). Elle réalise actuellement une recherche sur Vito Acconci et le Acconci Studio, New York. Elle contribue aux magazines Art Press, Flash Art International et 02.
A propos du CNEAI :
Le Cneai est un centre national d’art contemporain qui, depuis 20 ans, invite des artistes émergents ou reconnus en lien avec des questions de société, qui revendiquent l’expérience du sensible dans tous les domaines de l’activité humaine. Le Cneai défend une utilité culturelle au-delà du marché et invente de nouveaux modèles de production et de transmission des formes artistiques qui bousculent les catégories disciplinaires et impliquent tous les publics dans les projets artistiques depuis la rencontre de l’artiste jusqu’à la diffusion des œuvres. Site Web: http://www.cneai.com/
À propos du Master in Arts and Cultural Management de l’IESA INTERNATIONAL et PSB Paris School of Business:
Le MBA in Arts and Cultural Management de l’IESA INTERNATIONAL et PSB Paris School of Business forme de jeunes professionnels du secteur des arts qui développent un intérêt particulier pour le marché de l’art et le management culturel. Le programme applique des éléments essentiels d’économie au secteur des arts et de la culture.
L’exposition représente le projet de groupe final de la promotion 2017.
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Never Eat The Same Cracker Twice- CNEAI-
©Jagna Ciuchta