Metaphoria I

Exposition Collective
Musée d’Archéologie, Sociedade Martins Sarmento Guimarães, Portugal, du 29 septembre au 10 novembre 2012

Rui Costa, Helene Brechand et Jean-Francois Pauvros, Jason Dodge, Ellen LeBlond-Schrader, Katie Paterson
Commissaire : Silvia Guerra

2012

Présentée du 29 septembre au 10 novembre 2012 au Musée d’Archéologie, Sociedade Martins Sarmento dans le cadre de la programmation de Guimarães 2012, Capitale Européenne de la culture, l’exposition METAPHORIA établit dans son projet une passerelle, un point de contact inédit, un dialogue possible entre poésie, musique et arts visuels contemporains sur le thème de la «métaphore».

METAPHORIA est née d’un échange, inopiné et inspiré, entre le poète portugais Rui Costa et la directrice artistique du Lab’Bel sur l’idée de la métaphore, à la fois figure de style issue des premiers balbutiements poétiques, puissance de déplacement, évocation d’un transport d’une réalité à une autre, d’une réalité à une pensée : boite en carton de déménageur grec venue rappeler que les rues d’Athènes sont quotidiennement sillonnées de camions marqués du sigle « μεταφορές» (Métaphore pour déménagement, transport) ou boite de Pandore opérant la relecture de grands mythes fondateurs par le biais de créations contemporaines ?

Exposition européenne, en devenir et en mouvement, METAPHORIA est ainsi à l’origine de collaborations et d’oeuvres spécifiques où viennent faire écho, de façon plus ou moins explicite, les textes laissés par le poète portugais Rui Costa, disparu prématurément en février 2012 à l’âge de 39 ans, alors qu’il travaillait au projet. Atour de ceux-ci, elle fait se réunir et dialoguer les écrivains Ellen LeBlond Schrader et Joana Serrado ; les plasticiens Jason Dodge et Katie Paterson ; les musiciens Hélène Breschand et Jean-François Pauvros.

Au gré des réflexions et de l’imaginaire de chacun des sept artistes sélectionnés, l’exposition et les oeuvres présentées, matérielles ou sonores, filent la métaphore : Rui Costa souhaitait proposer en poèmes une lecture nouvelle du mythe de l’Océan fondateur; Ellen Leblond Schrader y voit un baptême à refaire pour réussir à entendre la poésie; Katie Paterson saisit l’occasion pour faire fondre une météorite afin de rendre humaine la formedu temps et de l’espace; le minimaliste Jason Dodge en profite pour souligner la puissance de l’émotion dans son travail; Joana Serrado engage un dialogue en vue de faire disparaitre un mot sans synonyme, Saudade; la partition d’Hélène Breschand nourrit un regard ironique sur la distance nous séparant d’une muraille et les mots que la musique à habiter.

Ayant de forts liens avec la Grèce, présentée dans sa première version au Portugal – autre pays dont l’imaginaire s’est bâti sur la puissance de grands récits épiques – et au sein des collections du Musée d’Archéologie Sociedade Martins Sarmento – dont l’une des pièces maitresses est un chariot votif permettant aux humains d’effectuer le chemin entre monde des vivants et celui des morts – METAPHORIA fera à l’avenir l’objet de présentations ultérieures dans d’autres villes européennes.

Afin de conserver les traces de cette exposition itinérante, Lab’Bel a souhaité proposer, davantage qu’un catalogue d’exposition, un prolongement de celle-ci, par le biais d’un livre qui aurait son autonomie propre. “Objet” sobre et original dont la réalisation a été confiée à François Prodromides, il témoignera des différents échanges d’imaginaires entre les artistes et les écrivains autour de la métaphore. Ainsi, des “transports” y auront lieu entre l’Ancien et le Moderne, entre les formes et les pensées, invitant le lecteur à circuler dans ses pages, accompagné par une réflexion sur le sens contemporain du mot.