The World trapped in the self

Stefan Brüggemann
Pavillion Mies Van der Rohe, Barcelone, Espagne

Le Pavillon allemand de Mies van der Rohe est une des réalisations architecturales les plus emblématiques du début du vingtième siècle. Construit à Barcelone en 1929, dans le cadre de l’exposition universelle, il s’impose à la fois par sa rigueur et sa simplicité formelle. Jouant sur les principes du plan libre dissolvant les limites de l’espace et une étroite communication entre l’intérieur et l’extérieur, le bâtiment a largement inspiré l’Histoire de l’architecture moderne. Démantelé à la fin de l’exposition universelle et reconstruit à l’identique et au même emplacement entre 1983 et 1986, il constitue l’un des joyaux touristiques de la ville

2011

“The World trapped in the self ” (Mirrors for windows)

En collaboration avec la Fondation Mies van der Rohe et la galerie Yvon Lambert.

The World Trapped in Itself (Mirrors for Windows)
Le Pavillon allemand de Mies van der Rohe est une des réalisations architecturales les plus emblématiques du début du vingtième siècle. Construit à Barcelone en 1929, dans le cadre de l’exposition universelle, il s’impose à la fois par sa rigueur et sa simplicité formelle. Jouant sur les principes du plan libre dissolvant les limites de l’espace et une étroite communication entre l’intérieur et l’extérieur, le bâtiment a largement inspiré l’Histoire de l’architecture moderne. Démantelé à la fin de l’exposition universelle et reconstruit à l’identique et au même emplacement entre 1983 et 1986, il constitue l’un des joyaux touristiques de la ville.
Le pavillon a été investi à plusieurs reprises par des artistes plasticiens parmi lesquels Antoni Muntadas, Jeff Wall, Dennis Adams et Ai Weiwei qui a remplacé récemment le contenu des bassins du Pavillon par du lait et du café.

Le Monde quand il se regarde dans la glace voit-il sa perfection?
Son reflet n’est pas aveugle à sa perfection, mais la perfection ennuie.
La perfection du Monde est son dernier mirage, l’homme a dessiné un autre monde plus riche et complet que l’autre Monde ; celui-ci, comme le premier, est en train de brûler sous le soleil.
Le soleil réfléchi dans un miroir provoque sa propre disparition dans les flammes.
Stefan Brüggemann effectue un simple changement de matériau dans le Pavillon Mies van der Rohe à Barcelone et voilà notre regard otage de sa propre image, comme une métaphore du monde contemporain.
Le dédoublement est un motif du Pavillon, où marbres et travertins répètent leurs veines, et par son intervention Stefan Brüggemann transforme les transparences en miroirs grâce auxquels c’est au tour du spectateur de se voir dédoublé.
Art et architecture sont deux mondes qui se croisent dans l’œuvre intemporelle de Mies van der Rohe depuis sa reconstruction en 1986, et l’intervention éphémère de Stefan Brüggemann accuse ce rêve d’éternité.
Nous n’avons jamais été modernes défend le sociologue Bruno Latour, mais hypermodernes dit Brüggemann. Il faut œuvrer avec le rythme de son temps.
Silvia Guerra, co-commissaire.

Stefan Brüggemann
Stefan Brüggemann (né à Mexico City en 1975) vit et travaille entre Londres et Mexico. Son travail associe une pratique conceptuelle à une attitude brute et critique qui vient questionner simultanément sa propre démarche tout en reflétant notre contexte sociologique.
Même si l’artiste travaille principalement avec du texte et utilise le vinyle et le néon en tant que support, il explore un large éventail de médiums (installations, vidéos, peintures et dessins).
Les œuvres de Stefan Brüggemann tirent leur essence d’une étrange combinaison entre concepts philosophiques et imagerie populaire, souvent inspirées par les idéaux et les attitudes du mouvement punk (anticonformisme, provocation, cynisme), débouchant souvent sur des expressions tautologiques qui opèrent non seulement en boucle sur elles-mêmes mais renvoient aussi au contexte dans lequel elles sont conçues et insérées dans une stratégie qui vise, in fine, à insérer une sensibilité pop dans certaines pratiques conceptuelles.
Stefan Brüggemann a récemment exposé à la Kunsthalle de Bern, au Museum of Contemporary Art de Chicago, à la galerie Yvon Lambert à Paris, à Blow de La Barra à Londres, au Bass Museum de Miami, à la Schirn Kunsthalle de Francfort et au Museum of Contemporary Art de Cincinnati.
L’intervention au Pavillon Mies van der Rohe a été réalisée par Lab’Bel en collaboration avec Swab et la Fondation Mies van der Rohe, ainsi que l’aimable soutien de Séverine Waelchli de la galerie Yvon Lambert (Paris).