Time Capsule 2045

Exposition collective
Palais des Beaux-arts de Paris , Du 7 au 23 Mai 2021

Avec Time Capsule 2045 Art by Translation (ENSAPC-ESAD TALM) et Lab’Bel invitent 17 artistes à se projeter dans le temps et adresser de nouvelles œuvres au futur.

2021

17 Time Capsules pour 2045

Un projet initié par Art by Translation et Lab’Bel.

Les capsules de temps sont des objets ou des œuvres destinés à être découverts après un délai plus ou moins long. Forme d’adresse aux générations futures, elles témoignent autant d’une époque présente que d’une relation à l’avenir. Dans le contexte écologique et politique anxiogène que nous connaissons aujourd’hui, cette exposition propose d’interroger la notion de capsule de temps et d’adresser de nouvelles œuvres au futur. Dix-sept artistes, dont les travaux mettent souvent en jeu des trajectoires et temporalités complexes, sont invités à placer une œuvre connue d’eux seuls dans une boîte d’archives destinée à être ouverte dans 25 ans.

Avec les « Capsules de temps » de Renaud Auguste-Dormeuil, Keren Benbenisty, Christophe Berdaguer et Marie Péjus, Joi Bittle, Charbel-joseph H. Boutros, Julia E. Dyck, Maíra Dietrich, Daniel Frota, Mark Geffriaud, Kenneth Goldsmith, Paula Hayes, Zoé Leonard, Falk Messerschmidt, Gala Porras-Kim, Suha Traboulsi, Yann Sérandour, Pedro Zylbersztajn.

 

Equipe curatoriale : Maud Jacquin, Sébastien Pluot avec Laurent Fiévet, Silvia Guerra, Julien Sirjacq.

Une proposition d’Art by Translation (ENSAPC-ESAD TALM) et Lab’Bel, Laboratoire artistique du groupe Bel, en partenariat avec l’École des Beaux-Arts de Paris, la Maison des Sciences de l’Homme Paris-Saclay et le Studio Adrien Gardère.

 

Des œuvres sonores qui imaginent 2045

Conjointement à la création de ces capsules de temps, des artistes, musiciens, écrivains, théoriciens de différentes disciplines et étudiants des Beaux-arts de Paris, Angers et Cergy ont été invités à créer des pièces sonores imaginant 2045. Pour tenter de s’émanciper du sentiment d’impuissance face à la situation actuelle, et contre la vision d’un futur prédictible réduit à des calculs de probabilités, ce deuxième volet du projet défend l’importance de l’anticipation et de la fiction spéculative pour révéler les multiples possibles du présent et nous inviter à l’action.

Ces œuvres sonores sont conservées et rendues accessibles au public à travers plusieurs types de supports d’enregistrement (vinyle, K7, CD, Mp3, etc.) qui seront ainsi soumis aux effets du temps. Faire l’expérience de la transformation des médias engage un questionnement sur l’obsolescence plus ou moins programmée des technologies et plus généralement sur les enjeux de conversation des données.

Certaines de ces propositions sonores seront également performées en live lors de trois journées d’événements organisées au Palais des Beaux-arts (programme détaillé à venir).

Avec les créations sonores de Pierre Alferi et Rodolphe Burger, Henry Andersen et Bryana Fritz (Slow Reading Club) avec Charlie Usher, Camae Ayewa et Rasheedah Phillips (Black Quantum Futurism), Matteo Barsuglia, Dominique Blais et Kerwin Rolland, Xavier Boussiron et Julien Tiberi, Tyler Coburn, Maíra Dietrich, Julia E. Dyck, Louise Hervé et Clovis Maillet, Hanne Lippard, Falk Messerschmidt, Ariane Michel, Geoff Lowe et Jacqueline Riva (A Constructed World), Julien Sirjacq/The Bells Angels et Pedro Zylbersztajn.

Et les propositions des étudiants des Beaux-arts de Paris (atelier de Julien Sirjacq), ENSA Paris-Cergy et ESAD TALM Angers : Carl Amiard, Hugo Bonnet, Jade Boudet, Chloé Cordiale, Lina Filipovich, Claire Jacques, César Kaci, Jiyeon Kim, Loick Mfoundou, Théo Pall, Olivier Perusat, Lois Saumande, Lalie Thebault-Maviel, Jing Yuan.

Les expositions

Cette exposition aux Beaux-Arts de Paris constitue le premier rendez-vous d’un projet se développant sur 25 ans. Par la suite, l’exposition voyagera dans différents contextes qui seront précisés ultérieurement.

Chaque exposition rassemblera les 17 Time capsules scellées dans des boîtes d’archives et les différents supports analogiques et numériques permettant l’écoute des sons. L’ensemble est présenté dans une structure scénographique conçue avec Adrien Gardère. À chaque étape seront développées de nouvelles créations sonores et performances.

En 2045, nous prévoyons d’organiser un événement au cours duquel les Time Capsules seront dévoilées au public.

Quelques réflexions concernant les Time Capsules

Si les capsules de temps ont envahi la culture populaire, elles offrent aussi un prisme à travers lequel considérer l’histoire de l’art. En effet, l’histoire de l’art est traversée par des suspensions temporelles volontaires. On pense par exemple à l’interdiction stipulée par l’artiste Hilma af Klint d’exposer ses tableaux abstraits pendant vingt ans après sa mort estimant que le monde n’était pas encore prêt à comprendre son travail ou encore à certaines œuvres de Marcel Duchamp (A bruit secret, 1916), d’Andy Warhol (Time Capsules, 1974-1987) ou Daniel Spoerri (Le déjeuner sous l’herbe, 1983) qui jouent du principe de soustraction au regard pour activer l’ouverture du sens, interroger notre rapport fétichiste à l’objet, ou encourager une attention « archéologique » au temps présent.

Au milieu des années 1970, une décennie marquée par de profonds bouleversements sociaux et culturels, l’artiste Stephen Antonakos choisit de se projeter dans un avenir fantasmatique, les années 2000, en invitant Richard Artschwager, Daniel Buren, Sol LeWitt et Robert Ryman à placer chacun une œuvre dans une « Time box » dont le contenu a été révélé au tournant du XXIè Siècle.

Bien que très différentes, ces capsules de temps soulèvent la question de la trajectoire des œuvres non seulement du point de vue matériel – seront-elles conservées ? dans quel état vont-elles réapparaître ? – mais aussi du point de vue de leur interprétation. Car dès qu’elles se détachent de leurs auteurs, les œuvres sont amenées à se confronter à des contextes politiques, intellectuels et sociaux qui en transforment les significations. En attirant l’attention sur différents moments de réception des œuvres, les capsules de temps soulignent la manière dont celles-ci sont « traduites » par les configurations du monde qu’elles rencontrent.

 L’équipe et le dispositif

Certaines des œuvres sonores présentées dans cette exposition ont été réalisées au cours de workshops organisés et animés par Art by Translation.

Un workshop aux Beaux-Arts de Paris organisé avec Julien Sirjacq en présence des quatre artistes participant à Art by Translation ainsi que d’une dizaine d’étudiants en école d’art (Beaux-arts de Paris, ENSA-Paris Cergy, ESAD TALM-Angers) a permis d’approfondir la réflexion autour des capsules de temps ainsi que la production de nouvelles pièces sonores.

La scénographie a été conçue par William Solis et Minh-Quang, étudiants de l’École nationale supérieure d’architecture Paris-Malaquais, dans le cadre d’un workshop animé par Adrien Gardère.

Art by Translation est un programme de recherche et d’expositions co-dirigé par Maud Jacquin et Sébastien Pluot (historiens de l’art et commissaires)  avec Renaud Auguste Dormeuil (artiste et co-directeur pédagogique) et porté par l’École Nationale Supérieure d’Arts de Paris-Cergy et l’École supérieure d’art et de design TALM-Angers. Il est soutenu par le Ministère de la Culture et collabore avec des institutions artistiques et universitaires en France et à l’étranger.

Organisé en sessions dédiées à un thème de recherche spécifique, ce programme itinérant développe des projets artistiques et curatoriaux, des conférences et des publications en collaborations avec des musées, des universités et des écoles d’arts en Europe et en Amérique du Nord.

Art by Translation est également un post-diplôme auquel participent quatre artistes internationaux par an. Ces artistes, qui sont sélectionnés suite à un appel à candidatures, contribuent à tous les aspects du programme dans les différents contextes internationaux notamment en produisant de nouvelles œuvres.

Cette session d’Art by Translation est consacrée à l’étude des phénomènes et procédures de traduction dans les arts.

Y participent pour la session 2019-2021 les artistes : Julia E. Dyck, Maíra Dietrich, Falk Messerschmidt et Pedro Zylbersztajn.

Pour plus d’informations, voir https://www.artbytranslation.org

Lab’Bel a été créé au printemps 2010 dans le but d’engager le Groupe Bel dont il émane dans une démarche de soutien à l’art contemporain forte des valeurs de plaisir, de partage et d’accessibilité qui caractérisent l’ensemble de ses marques.

Les activités de ce laboratoire d’idées, qui s’est donné pour ton l’impertinence, se partagent entre la constitution d’une collection d’art contemporain, aujourd’hui en dépôt au Musée des Beaux-Arts de Dole, et la réalisation d’expositions et d’événements artistiques en France, comme à l’étranger.

Il est notamment à l’origine de projets transversaux, engageant des formes diverses d’articulations entre les arts plastiques et d’autres disciplines artistiques où il peut être aussi bien question d’architecture moderniste que de poésie et de musique.

Parallèlement à ces initiatives, Lab’Bel est également producteur de films, de publications et d’éditions artistiques qui lui permettent de prolonger les réflexions initiées dans ses projets et de mettre en œuvre des expérimentations ludiques qui interrogent notre rapport à l’art contemporain.

À l’occasion de ses dix ans, Lab’Bel est très heureux de s’associer à Art by Translation pour la réalisation de Time Capsule 2045. Tout en contribuant à relayer certaines considérations critiques et démarches prospectives que ses expositions avaient contribué à déployer au cours de la précédente décennie, le projet matérialise lisiblement son engagement auprès des artistes et des publics dans la durée. Les rendez-vous est pris en 2045, pour la célébration de son trente-cinquième anniversaire.