Karin Sander

  1. Née à Bensberg en 1957, Karin Sander vit et travaille à Berlin et Zurich.

La démarche de Karin Sander – à travers des installations, interventions architecturales, photographies 3D ou peintures – se développe à partir de protocoles précis. Il s’agit pour elle d’interroger les contextes et conditions des systèmes de production et de diffusion de l’art comme le musée, le centre d’art ou l’espace public.

  1. Son travail a été  présenté au Haus am Waldsee (Berlin, 2018), au Kunstmuseum Villa Zanders (Bergisch Gladbach, 2017), au Lehmbruck Museum (Duisburg, 2013), au Kunstmuseum St. Gallen (Saint-Gall, 2010) à la Kunsthalle de Baden-Baden (également participé à de nombreuses expositions collectives notamment et à la Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen, K20 (Düsseldorf, 2010). Elle a Baden-Baden, 2018), au ZKM – Center for Art and Media (Karlsruhe, 2017), au Israel Museum (Jérusalem, 2016), au Busan Museum of Art (Pusan, 2016), au Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean, MUDAM (Luxembourg 2014), au Museum of Modern Art (New York, 2012), au Solomon R. Guggenheim Museum (New York, 2010) et à la neuvième édition de la Biennale de Sharjah (Charjah, 2009).

www.karinsander.de

La Boîte Collector de Karin Sander pour Lab’Bel
par Michael Staab, commissaire associé.

Karin Sander est une fine observatrice. Elle modifie notre perception via d’infimes altérations dans notre façon de voir des objets communs ou des situations familières — manipulant ainsi notre vision du monde pour mieux affûter notre regard. Résultant généralement d’une certaine retenue, ses œuvres n’en sont pas moins spectaculaires. La précision avec laquelle elle examine les limites des contextes institutionnels — nous incitant par là même à changer de perspective — est l’un des aspects importants qui font la qualité de son travail artistique.

Pour la conception de sa Boîte Collector La Vache qui rit®, Karin Sander a choisi le même type de matrice que celle utilisée dans sa série Reisebilder (Photos de Voyage). Lors d’un voyage ferroviaire entre Rome et Zurich en 2015, les vitres du wagon dans lequel se trouvait l’artiste étaient entièrement recouvertes de publicités qui contraignaient les voyageurs à observer le monde extérieur par le filtre d’une grille en pointillés. L’irritation que ce dispositif provoque sur le moment chez Karin Sander se transforme rapidement en curiosité, suivie par une découverte exaltante : une nouvelle manière de voir et de saisir l’environnement. Au lieu de présenter une vision claire de la campagne, les Reisebilder qui furent inspirés de cette expérience présentent un monde dissous dans un assemblage de points colorés, évoquant de nombreux styles esthétiques tels que la sérigraphie, le pointillisme ou bien l’impression numérique et sa structure pixélisée. Karin Sander a choisi le même type de grille en pointillés pour la réalisation de sa Boîte Collector La Vache qui rit®. En visionnant les prairies verdoyantes, les forêts et les montagnes de l’étiquette à travers un écran blanc perforé d’innombrables petits trous, nous sommes immergés dans un paysage pointilliste qui libère notre imaginaire et débouche sur une appréhension, profondément nouvelle et étrange, d’une effigie publicitaire que nous pensions bien connaître.