Robert Voit

Né en 1969 en Allemagne, diplômé des écoles d’art de Munich et de Düsseldorf.
Robert Voit vit et travaille à Munich.
Il est représenté par les galeries Robert Morat (Berlin), Walter Storms (Munich) et Amador (New York).

Démarche artistique
Robert Voit a étudié la photographie auprès de Thomas Ruff, ce qui implique un certain rapport de filiation à l’école de Düsseldorf et au travail documentaire développé par Bernd et Hilla Becher, tourné vers un inventaire des formes du patrimoine industriel. Ces influences se retrouvent clairement dans son travail, notamment dans une approche plasticienne du médium et le développement des photographies en différentes séries, même si un certain esprit ironique vient tempérer la rigueur et le systématisme des cadrages de ses aînés.

Mono Lake et Desert Mountain, 2006
C-print
125 x 155 cm
Edition de 6
Oeuvre acquise en 2010

Depuis 2003, Robert Voit développe une série photographique intitulée New Trees, dont sont extraites les deux photographies de la collection. Ces Nouveaux Arbres consti­tuent une espèce contemporaine de plantes, soit des antennes relais de téléphonie mo­bile, camouflées en cactus, sapins, palmiers et autres cyprès. Suspects de nocivité pour la santé publique ou pour l’appréciation du paysage environnant, ces arbres artificiels, aux fonctions bien précises, adoptent une apparence naturelle et le mode du camou­flage pour se fondre dans le décor. En inves­tigateur, Robert Voit les retrouve en de très nombreux points sur la surface du globe, des États-Unis à l’Afrique du Sud en passant par l’Europe. Cadrés de manière frontale par le photographe, ces discrets symboles d’une communication mondialisée sont rendus visibles et pointent, en conséquence, un certain paradoxe : l’apparente objectivité et la fonction de visibilité de la photographie sont en effet mises au service d’un sujet qui cherche à se dissimuler au regard. Peintures de paysages immenses, vastes parkings ou zones désertiques, proches ou loin des habitations humaines, les photographies semblent parfois convoquer le souvenir des compositions de l’américain Stephen Shore. Des préoccupations écologiques émanent de ces images déroutantes, vaines repré­sentations des rêves de communication des années 2000.