Cire, couteau, verre
30 x 15 x 41 cm
Oeuvre acquise en 2016

 

Benoît Maire
Né en 1978 à Pessac, il vit et travaille à Paris.

Benoît Maire revendique le principe d’utiliser l’idée, la discussion et la spéculation philosophiques comme matériaux de recherche et de formalisation de ses œuvres. En introduisant une part d’affect dans l’art conceptuel, il déclare déjouer l’aridité de la pensée. Polysémiques et ésotériques par certains aspects, ses réalisations – qui prennent aussi bien la forme de peintures, de sculptures, de publications, d’installations, de conférences, de photographies que de vidéos – se nourrissent de multiples références culturelles et scientifiques. Tête est constituée de la reproduction partielle en cire d’une tête antique ; coupée, renversée et associée à un couteau ancien, elle repose sur le socle, modeste et fragile, que compose une carafe en verre. La lame du couteau, prise dans la cire, prolonge partiellement la figure en une esquisse de colonne vertébrale, pointant dangereusement vers le sol. Le caractère instable du matériau de la tête renvoie aux notions de transformation et d’évolution, là où le visage traduit plutôt celles de l’identité et devient siège du sentiment. Le fait de convoquer une image antique et celui d’y associer le principe du ready-made matérialisent la patine du temps et le rapport affectif entretenu pour les objets anciens. L’installation dire ce qui est caché est l’ennui repose également sur l’assemblage d’éléments hétéroclites. Proposant une métaphore de la pensée, ou présentant les éléments constitutifs d’une histoire à recomposer, ils contribuent tout autant à  présenter, exposer et organiser que dérober des réalités au regard du visiteur.